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Un an et quelque en Angleterre
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  • A l'origine je voulais appeler ce blog "From Molière to Shakespeare" et puis ça a pas été possible parce que ça faisait trop de caractères alors c'est juste Shakespeare, même si personne sait l'écrire correctement.
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Un an et quelque en Angleterre
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22 novembre 2011

Non mais oh, c'est qui le chef?

Morning glory!

Pour citer un des grands maitres penseurs du XXème et XXIème siècle : j'ai jamais eu autant de boulot. Et il ajoute souvent : le pire c'est que c'est vrai. 

Alors voilà, dans la ligne des grands philosophes contemporains, j'ai jamais eu autant de boulot. Et évidemment j'adore ça! Les challenges se suivent et ne ressemblent pas, à l'honneur "faire manger du stinky bishop à des Anglais pas très aventureux, pour pas dire carrément chochotte, mais aussi "mettre du plomb dans la tête d'Emilie", "sortir les poubelles", "cuire une truite en croute de sel", "faire taire l'alarme à incendie", "ne pas changer", "éteindre les phares de la voitures" et finalement "faire la disctinction entre rêve et réalité" et "trouver LES couteaux". De quoi occuper un mois de novembre radieux (et le pire, c'est que c'est vrai) avec des évènements radieux (ou pas...).

P1100097

Pour commencer, il y a eu le meilleur et le pire jour de ma vie. Un de ces jours qui commencent bien, Bruno Mars me berçant à travers Fishergate jusqu'à l'arrêt de bus près du Tesco, trip sous le soleil à travers la campagne du Lancashire que je commence à le connaître plus-que-par-coeur ce trajet mais que je l'aime toujours très fort, parce qu'il est peuplé de moutons, de vaches, de chauffeurs de bus qui m'appelent Love, de papis et de mamies so british qui se tiennent par la main, de maison en briques, et au bout mon manoir, et le soleil derrière. Les amis je vous le dis, l'Angleterre devient barjo, y a du soleil tout novembre!

Un de ces jours où quelques chefs grillent une cigarette dehors après le service du midi, les seuls 3 minutes de soleil et de vie sociale accordées dans la journée d'un chef, on discute de Desperate Scouswives, de Nigel is working today et de Red Bull VS Lucozade, et on va voir en cuisine si on y est. Ce jour en question dont je vous parle, les 4 chefs à glander dehors, c'était Lisa, Parker, Robbie et Nico. Oui, mon Nico à moi, promu de polish-le-verres à Lisa-l'a-remarqué-là-bas-dans-son-coin pour devenir Lisa-l'a-sorti-de-son-coin, et mon Nico à moi il est maintenant dans-la-team-de-Lisa. Avec tous les avantages que ça comporte : 15 heures de boulot pas jour, les pieds en compote, les doigts indécrassables, l'habit blanc de Jedi, un risque plus qu'acru de se chopper les doigts, et tout le bonheur en prime. 

P1100094

Je suis fière de lui, et c'était un joli tableau de le voir zoner au milieu de Lisa, Parker et Robbie. Jusqu'à ce que je réalise que c'était les 4 seuls chefs à bosser ce jour en question. Soit même pas la moitié des gens supposés être là. 

Oups, y a personne pour cuisiner ce soir, alors que c'est Great British Menu soirée, plus le restaurant normal, super oups. Mais pas le temps de dire oups, si y a pas assez de cuisinier pour cuisiner, bah on va se démerder autrement. J'ai polish mes assiettes en un temps record, pousser tout le monde à se magner le cul, et à 4h de l'aprèm on était ready à aller aider la cuisine. Tailler les oignons, chopper les pommes, et faire les truites de Great British Menu de Lisa. Les mêmes qu'à la télé, et pourtant moi et la poiscaille c'est pas trop une histoire d'amour, mais quand y a urgence, y a urgence. Et vas-y que je t'attrape la bestiole toute gluante gouleyante, que je lui fais un massage au torchon, et que je te la farcie aux crevettes et coques, et qu'on la croûte dans le sel. Avec en fond sonore les transcendantes remarques de ma collègue adorable mais très con au demeurant "Dis Lisa quand t'ouvres les truites tu trouves jamais des bébés dans leur ventre?" et autres "Je viens de remarquer que le sel ça pique dans les bobos, ça vous fait ça aussi?". Et c'était une super aprèm (et allez savoir si après-midi c'est masculin ou féminin). Lisa elle te montre, puis tu te démerdes à recréer au mieux son Great British menu, en faisant des blagues au passage style "en fait je suis une espionne envoyée par la France pour te voler tes recettes". Pendant ce temps Nico il faisait les crêpes (enfin, les pancakes, mais on me la fait pas, je sais très bien que c'est des crêpes) et Steeve (ah je vous ai pas dit c'est trop atroce Steeve il a pris 1 tonne et demie, et pas une seule taille de costard, mon Dieu je voudrais trop pas être à la place de ses boutons) enfin bref Steeve il faisait les Scotch Quail Egg, vous savez les oeufs en croute de gras, trop la grosse marrade ces oeufs. 

Et tout était presque près presque à temps. Pour le service le plus horrible de l'histoire du service. Avec Lisa qui faisait ses plats de Great British Menu dans son coin, Nico qui était arrivé depuis 3 jours et qui pour l'instant est meilleur pour tailler les honeycombed ou peser les ingrédients pour une recette, et juste Tom et Rob pour tout faire le reste. Mais bon, on l'a fait quand même, moi je faisais les thés, les cafés et des calculs super savants pour savoir comment rentabiliser les mouvements de Tom et Rob, et même que c'était la super chiotte, on s'en est pas si mal sorti. A la fin, comme d'hab on a graillé les restes de GBM, dont mes truites qui étaient du tonnerre de Brest, et Lisa elle m'a fait la bise (d'ailleurs depuis je me lave plus).

Depuis ce jour, je viens donner un coup de main à la cuisine. Même que c'est plus autant la panique, c'est juste que j'adore. Et puis y a mon amoureux, qui a définitivement adopté le style des chefs avec le benne en dessous des fesses et le tablier plein de farine (et crottage en tout genre). Et on s'éclate (dans tous les sens du terme, parce que quand même quand on rentre, on est genre complètement éclaté).

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Commentaires
B
bah oui, la détente nécessaire derrière les rushs, ça me fait penser aux fugues aux répétitions de choeur. On passe 2 ou 3 heures à mettre la chose en place, on rabâche, on rabâche, on attend les autres pupitres, les autres pupitres nous attendent, et pour finir ça y est ! ça commence à ressembler à quelque-chose. On rentre chez soi tout fiérot d'y être parvenu enfin, et.... ben on dort plus quoi !!! on file cette p... de fugue encore pendant 2h dans son lit, en se demandant si elle va nous lâcher un jour... allez les frenchies, bravo à vous 2, c'est super de pouvoir vous lire et vous voir avancer. Et vivement bientôt chez vous j'espère :)
C
aaaaaah, bravo, merci Granny !!
G
Comment n'ai-je pas réussi à "ouvrir" tes histoires depuis des semanines? Les voilà toutes à la fois! Evidemment, comme l'autre mamy, je m'inquiétais...<br /> Donc, je reprends: la collègue "bête": non, Sabi. c'est juste qu'elle n'a pas vécu dans une famille qui savait plein de choses et qui parlait à ses enfants... Un jour, ntu nsauras la chance que tu as eue.<br /> -Après-midi: Ah! quel beau mot subtil!! Il est masculin quand il correspond à "un matin" ou "un soir" et féminin quand il correspond à "une matinée" ou "une soirée" (idée de durée). Ouf!<br /> -Les mains du cuisinier Nico: mettre les doigts dans ce qui reste d'un citron qui a été pressé, bien les tourner, bien frotter... et les mains sont toute neuves! Dans les cas les plus graves, quelques gouttes d'eau de Javel dans de l'eau. Ne pas oublier la crème pur les mains après.<br /> -Etre éclaté le soir après le turbin, ou s'éclater après le turbin: Marc, qui a connu ce même milieu quelques années, m'a expliqué qu'il y a une telle pression jusqu'à la fin du service, ce que tu appelles un challenge, et c'est juste, qu'on ne peut pas dormir tout de suite, et qu'hélas, les serveurs sont de grands amateurs de bars et autres boîtes de nuit pour décompresser. De "serviteurs", ils deviennent alors "grands seigneurs", boivent et dépensent sans compter..<br /> Heureusement, je pense que vous avez autre chose dans la cervelle pour vous prouver que vous existez et que vous êtes maintenant deux à partager les rushes, et, surtout, à vous aimer: ça change tout!<br /> -Je ne vais pas terminer sans vous féliciter de votre expérience actuelle, sinon, Clémence va encore écrire que nous ne manifestons pas assez d'enthousiasme.
C
naaaaaan mais c'est génial ça, ton homme chéri avec toi, je ne savais qu'il cookait bien, quelle chance !! mais vous allez pouvoir nous ouvrir un resto quand (si) vous rentrez en France !!!<br /> toutes mes félicitations à vous deux, et bon courage dans les rush !!
M
à la nouvelle recrue de Northcote et bon courage !<br /> et attention aux doigts ...
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